Gouvernement Lecornu II : recomposition express sous haute tension

Paris, 12 octobre 2025 — Reconduit à Matignon dans un climat de défiance parlementaire, Sébastien Lecornu a dévoilé ce dimanche soir la composition de son second gouvernement. Une équipe resserrée, marquée par des choix audacieux et des fractures politiques assumées.

Une reconduction sous pression

Avec seulement 27 jours passés à Matignon lors de son premier mandat, Lecornu détient déjà le record du mandat le plus court de la Ve République. Sa reconduction, imposée par Emmanuel Macron, vise à sauver un projet de loi de finances menacé par l’éclatement de la majorité. Le nouveau gouvernement devait être formé en moins de 72 heures, un défi constitutionnel et logistique inédit.

Une majorité introuvable

Les Républicains, l’UDI et une partie du MoDem ont refusé de participer à ce gouvernement, dénonçant une tentative d’absorption politique. Le Rassemblement national et La France insoumise ont annoncé une motion de censure dès la déclaration de politique générale. Lecornu, conscient de cette fragilité, parle d’un « gouvernement libre », affranchi des logiques partisanes.

Une équipe éclectique

Le gouvernement Lecornu II compte 34 membres, dont 19 ministres de plein exercice. Parmi les figures marquantes :

  • Les ministres
  • Laurent Nunez, ministre de l’Interieur
  • Catherine Vautrin, ministre des armées et des anciens combattants
  • Jean-Pierre Farandou, ministre du travail et des solidarités
  • Monique Barbut, ministre de la transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature
  • Gérald Darmanin, garde des sceaux, ministre de la justice
  • Roland Lescure, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique
  • Serge Papin, ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat
  • Annie Genevard, ministre de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire 
  • Edouard Geffray, ministre de l’éducation nationale
  • Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères
  • Rachida Dati, ministre de la Culture
  • Stéphanie Rist, ministre de la santé, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées
  • Naïma Moutchou, ministre des outre-mer
  • Françoise Gatel, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation
  • Amélie de Montchalin, ministre de l’action et des comptes publics
  • Philippe Baptiste, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’espace
  • Marina Ferrari, ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative
  • Philippe Tabarot, ministre des transports
  • Vincent Jeanbrun, ministre de la ville et du logement

  • Les ministres délégués  :
  • Auprès du Premier ministre :
    • Laurent Panifous (chargé des relations avec le Parlement),
    • Maud Bregeon (porte parole du Gouvernement),
    • Aurore Bergé (chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations
  • Auprès du ministre de l’intérieur :
    • Marie-Pierre Vedrenne
  • Auprès de la ministre des armées et des anciens combattants :
    • Alice Rufo
  • Auprès de la ministre de la transition écologique :
    • Catherine Chabaud (chargée de la mer et la pêche),
    • Mathieu Lefevre (chargé de la transition écologique)
  • Auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle :
    • Sébastien Martin (chargé de l’industrie),
    • Anne Le Henanff (chargée de l’intelligence artificielle et du numérique)
  • Auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères :
    • Benjamin Haddad (chargé de l’Europe),
    • Nicolas Forissier (chargé du commerce extérieur et de l’attractivité),
    • Eleonore Caroit (chargée de la francophonie, des partenariats internationaux et des Français de l’étranger)
  • Auprès du ministre de la santé :
    • Charlotte Parmentier-Lecoq (chargée de l’autonomie et des personnes handicapées)
  • Auprès de la ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation :
    • Michel Fournier (chargé de la ruralité)
  • Auprès de la ministre de l’action et des comptes publics :
    • David Amiel (chargé de la fonction publique et de la réforme de l’État)

Le retour de personnalités comme Valls ou Dati illustre une volonté de mixité politique, mais aussi une prise de risque assumée.

🚨 Une exclusion politique en parallèle

Les Républicains ont annoncé l’exclusion des membres du parti ayant accepté des postes ministériels, actant une rupture nette avec l’exécutif. Cette décision, validée en bureau politique, vise à préserver l’identité du parti face à ce que Bruno Retailleau qualifie de « confusion idéologique ».

Conclusion : Le gouvernement Lecornu II est né dans l’urgence, sous le signe de la fracture et du pari. Pari sur une gouvernance affranchie des partis, pari sur une recomposition politique, pari sur une survie institutionnelle. Reste à savoir si ce gouvernement tiendra plus de 27 jours.

Gouvernement Lecornu
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